Publié le 29 janvier 2024

Bilan 2023

Le début et la fin de l’année 2023 ont été comme le jour et la nuit pour les investisseurs. L’année a commencé dans l’inquiétude après une année 2022 mouvementée, mais elle s’est terminée dans l’optimisme avec une baisse de l’inflation et des beaux rendements des actions.

Actions et obligations

L’année a été marquée par un retour en force, les actions américaines, canadiennes et mondiales ayant enregistré des gains à deux chiffres. Les actions américaines, en particulier, ont terminé l’année 2023 près de leurs plus hauts niveaux historiques. De nombreux secteurs y ont contribué, mais c’est le secteur des technologies qui s’est le plus distinguée, marquant un revirement majeur par rapport à l’effondrement de 2022. Le chemin a cependant été semé d’embûches. À la mi-mars, les investisseurs ont été en alerte alors que les banques régionales américaines Silicon Valley Bank et Signature Bank fermaient leurs portes. Les retombées se sont propagées de l’autre côté de l’Atlantique, affectant le Credit Suisse. Cependant, à la suite d’une réponse coordonnée des banques centrales pour maintenir la fonctionnalité du marché, assurer la liquidité et garantir les dépôts, les actions se sont redressées.

En mai, les actions ont de nouveau chuté en raison des négociations sur le plafond de la dette américaine au Congrès et de la fermeture d’une autre banque régionale américaine, First Republic, qui ont pesé sur les performances, avant de se redresser en juin. À mi-parcours de l’année 2023, le Nasdaq a enregistré le meilleur début d’année de son histoire, Apple devenant la première entreprise à atteindre une capitalisation boursière de 3 billions de dollars. Le fabricant de puces américain Nvidia Corp. a aussi annoncé des bénéfices qui ont dépassé les estimations de plus de 50 %, soulignant la forte demande pour sa technologie de puces informatiques qui est utilisée pour alimenter les applications d’IA. À l’étranger, les actions japonaises ont atteint leur plus haut niveau en 33 ans.

La bonne passe pour les investisseurs fut temporairement interrompue au troisième trimestre, les perspectives en matière de taux d’intérêt et d’inflation, la hausse des rendements et le ralentissement de l’économie mondiale ayant coupé court à la reprise. Les performances plus faibles se sont poursuivies en octobre en raison des marchés boursiers qui ont réagi avec prudence aux tensions géopolitiques au Moyen-Orient. Malgré cela, les actions sont restées en territoire positif depuis le début de l’année, puis ont rebondi au cours des deux derniers mois, grâce à l’optimisme concernant la possibilité que les banques centrales en aient fini avec les hausses de taux. L’indice S&P/TSX a terminé l’année en hausse de 11,8 %, l’indice S&P 500 de 22,9 %, le Nasdaq de 40,8 %, l’indice MSCI Monde de 20,5 % et l’indice MSCI EAEO de 15,1 %.1

Sur les marchés obligataires, les rendements obligataires, qui évoluent dans le sens inverse des prix des obligations, ont fluctué mais ont connu une baisse soutenue au quatrième trimestre, au grand soulagement des investisseurs. Les rendements ont baissé au premier trimestre en raison de l’optimisme économique croissant et du ralentissement de l’inflation, avant de remonter au milieu du deuxième trimestre en raison de l’incertitude concernant le plafond de la dette américaine et le secteur bancaire régional des États-Unis. Les rendements se sont stabilisés en juin, après la conclusion d’un accord entre les démocrates et les républicains au Congrès pour prolonger l’échéance de la dette américaine jusqu’en 2025 et l’atténuation des inquiétudes concernant les récentes faillites bancaires.

Au cours de l’été, les rendements sont repartis à la hausse après que l’agence de notation Fitch a abaissé la note de la dette américaine, avant de se replier à la suite de données positives sur l’emploi. Les rendements ont ensuite augmenté en septembre, car les taux d’intérêt risquaient de rester élevés plus longtemps. À l’approche du quatrième trimestre, les rendements ont chuté en raison de la hausse des valeurs refuges résultant du conflit entre Israël et le Hamas. La baisse des rendements s’est poursuivie en novembre et en décembre sur l’espérance que les banques centrales en avaient fait assez pour contenir l’inflation et que des réductions de taux pourraient donc entrer en jeu en 2024.

L’année a également vu la courbe des rendements, qui correspond à la différence entre les rendements américains à 10 ans et à 2 ans, atteindre son niveau d’inversion le plus élevé depuis 1981, les taux à court terme étant plus élevés que les taux à long terme. Cela reflétait la hausse des taux de la Fed sur le segment à court terme et les prévisions de ralentissement de la croissance sur le segment à long terme.

Indicateurs économiques, devises et pétrole

Un certain nombre d’indicateurs économiques canadiens et américains ont été favorables au marché. La création d’emplois dans les deux pays a bien résisté, mais a commencé à ralentir à partir du troisième trimestre, tout comme la croissance des salaires. La Fed et la Banque du Canada ont vu cela d’un bon œil, alors qu’elles continuent à mettre en place un ralentissement économique, qu’elles considèrent comme un mal nécessaire pour freiner l’inflation. Les banques centrales surveillent également la croissance de l’emploi et des salaires pour y déceler des signes d’inflation.

Les dépenses de consommation aux États-Unis et au Canada sont restées saines, les ventes de logements au Canada ont finalement commencé à ralentir, tandis que le PIB américain a progressé à un rythme respectable. L’Europe a connu un ralentissement dans les activités du secteur manufacturier et du secteur des services dans la zone euro et au Royaume-Uni – un autre indicateur positif dans la lutte contre l’inflation. Ce ralentissement s’est également manifesté dans les exportations de la Chine, qui ont diminué, soulignant une baisse de la demande mondiale.

Sur les marchés des devises, le dollar canadien a progressé par rapport au dollar américain, à l’euro et à la livre, mais a reculé par rapport au yen. Le billet vert, considéré comme une valeur refuge, s’est d’abord redressé en raison de la vigueur relative de l’économie américaine, de la hausse des rendements et des tensions géopolitiques. Il s’est ensuite affaibli à mesure que les rendements baissaient et que les investisseurs devenaient plus confiants dans l’efficacité de la politique de la Fed. Davantage d’importance est accordée aux signaux de la Fed qu’à ceux d’autres banques centrales pour stimuler les devises.

Le prix du pétrole a connu des hauts et des bas. Il a chuté tout au long du premier semestre de l’année, atteignant à un moment donné son niveau le plus bas en deux ans. La crise bancaire régionale aux États-Unis, les perspectives en matière de taux d’intérêt et les craintes d’un ralentissement économique étaient parmi les facteurs y ayant contribué. Puis, au troisième trimestre, les prix du pétrole ont augmenté, en raison des réductions de production de l’Arabie saoudite et de l’OPEP qui ont eu un impact sur l’offre mondiale. Cependant, au quatrième trimestre, le prix du pétrole a de nouveau chuté. Il a brièvement grimpé en raison de l’incertitude liée au conflit entre Israël et le Hamas, avant de reprendre une trajectoire descendante alors que les craintes d’un conflit plus large s’estompaient. Malgré une nouvelle réduction de la production par l’Arabie saoudite et l’OPEP visant à soutenir les prix, le pétrole a terminé l’année autour de 72 $ US le baril, soit une baisse d’environ 9 $ US par rapport au début de l’année 2023.

Inflation, taux d’intérêt et banques centrales

L’inflation américaine a diminué régulièrement, passant de 7,1 % au début de 2023 à 3,3 % à la fin de l’année. Cette évolution s’explique en grande partie par la baisse des prix de l’énergie et la stabilisation des prix des denrées alimentaires. Toutefois, les coûts liés au logement restent problématiques mais devraient ralentir, ce qui souligne la patience et le temps nécessaires pour freiner l’inflation. La Fed a relevé son taux d’intérêt cible de 25 points de base à quatre reprises au cours de l’année : deux fois au premier trimestre, une fois au deuxième trimestre et une fois au début du troisième trimestre. La Fed a ensuite maintenu ses taux pour le reste de l’année 2023. En décembre, alors qu’il évoquait les progrès réalisés jusqu’à présent dans la lutte contre l’inflation, le président de la Fed, M. Powell, a déclaré que la perspective de futures hausses de taux était peu probable.

L’inflation a connu un ralentissement au Canada, passant de 6,8 % au début de l’année à 3,1 % à la fin. Au troisième trimestre, elle est même brièvement tombée à 2,8 %, revenant ainsi dans la fourchette de 1 à 3 % de la Banque du Canada et proche de son objectif de 2 %. La baisse des prix de l’essence a été le principal facteur contributif, bien que les intérêts hypothécaires et les coûts de location restent élevés. La Banque du Canada a relevé ses taux de 25 points de base à trois reprises en 2023. Les taux d’intérêt s’établissent désormais à 5 %, soit le niveau le plus élevé depuis 2001. Le gouverneur Macklem a déclaré que les taux pourraient désormais être suffisamment élevés pour ramener l’inflation à l’objectif de la Banque du Canada, mais cette dernière reste prudente face à l’inflation et n’envisagera des réductions que lorsque l’objectif sera définitivement à portée de main.

De nombreuses autres banques centrales ont coordonné leur réponse avec celle de la Fed, notamment la Banque d’Angleterre, la Banque centrale européenne et la Banque de réserve d’Australie. La Banque d’Angleterre, en particulier, était aux prises avec l’inflation au Royaume-Uni qui, à son apogée de 8,7 %, était la plus élevée du G7, mais qui, à la fin de l’année, était tombée à 3,9 %, soit son niveau le plus bas depuis deux ans. Un universitaire, Kazuo Ueda, a aussi été nommé à la tête de la Banque du Japon en remplacement des gouverneurs adjoints existants, ce qui laisse présager un changement dans la politique japonaise de taux directeurs proches de zéro. Enfin, la Chine a mis en place une série de mesures de relance ciblant les secteurs financiers, immobiliers et technologiques, ainsi que les dépenses de consommation.

À quoi pouvons-nous nous attendre pour la suite?

Alors que nous entamons une nouvelle année, les vestiges de la hausse des taux d’intérêt de la banque centrale en 2023 pourraient subsister encore un peu. L’économie ralentit, ce qui devrait être confirmé par les données à venir. Cette situation entraînera une période difficile au début de l’année 2024, avec des marges bénéficiaires susceptibles d’être mises sous pression et un calendrier de réduction des taux qui sera déterminé par le rythme auquel l’inflation se rapprochera du taux de 2 % visé. Du côté positif, il y a peu de raisons de s’attendre à un ralentissement sévère, et les baisses de taux devraient en fin de compte stimuler l’activité économique.

Quelle que soit la position que nous occupons dans le cycle du marché, il est important d’adopter une méthode d’investissement disciplinée et de rester concentré sur vos objectifs à long terme. Cette stratégie vous permet de ne pas vous laisser influencer par vos émotions en matière d’investissement, généralement en achetant à prix élevé et en vendant à prix bas, comme le font de nombreux investisseurs. Le suivi et la révision continus de votre portefeuille permettent également de s’assurer que celui-ci reste sur la bonne voie. La diversification des investissements réduit également le risque.

-Michel

1 Remarque : tous les rendements d’indices sont exprimés en dollars canadiens. // Source : Morningstar Direct au 31 décembre 2023.

 

Les renseignements contenus dans cette lettre proviennent de plusieurs sources diverses, dont Gestion mondiale d’actifs CI, la Banque du Canada, la Réserve fédérale, Statistique Canada, le Bureau of Labor Statistics des États-Unis, Bloomberg, le Global and Mail, Advisor.ca, Reuters, le Wall Street Journal, LinkedIn, le Daily Mail, CNN, FX Street, CNBC, Investment Executive, Breitbart, le Toronto Sun, le National Post, Marketwatch, MSN, Investing.com, la Presse canadienne, Trading Economics, Yahoo Finance, Barron’s, Fortune, Market Insider, Forbes, le New York Times, KWWL.com, à diverses dates. Ce document est fourni à titre indicatif seulement et les informations incluses pourraient changer sans avis. Tous les efforts ont été déployés pour compiler ce matériel à partir de sources fiables, et des mesures raisonnables ont été prises pour en assurer l’exactitude. Les conditions du marché pourraient varier et donc influer sur les renseignements contenus dans le présent document. Avant de prendre une décision sur l’un des points mentionnés ci-dessus, je vous invite à communiquer avec moi pour obtenir des conseils financiers qui tiennent compte de votre situation personnelle. 

© COPYRIGHT 2017, INVESTAMP INC. ALL RIGHTS RESERVED