Bilan 2024
II y a un an, les perspectives pour les actions américaines et canadiennes étaient prudemment optimistes après une solide performance en 2023, particulièrement aux États-Unis. La prudence a été effectivement de mise à plusieurs reprises en 2024, mais la tendance générale s’est avérée être une hausse constante, les principaux indices boursiers ayant fréquemment atteint de nouveaux sommets tout au long d’une très bonne année.
Évolution mensuelle du marché
Les prévisions de baisse de l’inflation et des taux d’intérêt se sont concrétisées en 2024 et ont contribué à alimenter une économie américaine résiliante. Ces évolutions positives et les gains spectaculaires des actions des grandes entreprises technologiques, influencées par l’intelligence artificielle, ont contribué à générer des gains consécutifs à deux chiffres en 2023 et 2024 pour les actions américaines, soit les meilleures années consécutives depuis 1997 et 1998. Au Canada, l’indice composé S&P/TSX a enregistré sa meilleure année depuis 2021 et a plus que doublé son rendement en 2023.
Les actions ont grimpé rapidement au T1, portées par le sentiment que les campagnes agressives menées par les banques centrales pour maîtriser l’inflation porteraient leurs fruits en 2024, entraînant une baisse des taux d’intérêt qui pourrait contribuer à atténuer les éventuelles pressions récessionnistes. Aux États-Unis, l’enthousiasme pour les actions technologiques à grande capitalisation liées à l’IA qui ont enflammé les marchés en 2023 est resté fort, mais la diversité du marché s’est élargie, avec les secteurs des services financiers, de l’énergie et de l’industrie contribuant également. Au Canada, la plus grande contribution à l’indice composé S&P/TSX au T1 est venue de sa plus petite composante, à savoir le secteur des soins de santé. Le secteur de l’énergie, nettement plus important, a suivi de près, bénéficiant du fait que les prix du pétrole ont atteint leurs niveaux les plus élevés depuis octobre 2023. Les actions européennes et japonaises ont également progressé au cours de la période.
Les actions américaines et mondiales ont clôturé à la hausse au T2 malgré une brève baisse en avril, mais le marché canadien a légèrement reculé. Aux États-Unis, les grandes entreprises technologiques ont de nouveau mené la danse, tandis qu’au Canada, le secteur des soins de santé, le meilleur au premier trimestre, a perdu du terrain, alors que les matières premières et les biens de consommation de base ont ajouté de la valeur. Les marchés sont restés très attentifs au potentiel de réduction des taux d’intérêt et, début juin, la Banque du Canada (BdC) a procédé au virage tant attendu, ce qui a permis aux actions canadiennes de retrouver leur élan. La Banque centrale européenne (BCE) a réduit ses taux un jour après la BdC, mais la Fed américaine s’est retenue lors de sa réunion de juin en raison de la solidité du marché du travail américain et de l’inflation persistante.
Les actions ont une fois de plus clôturé en hausse lors d’un troisième trimestre mouvementé, l’impact du ralentissement de l’inflation et des réductions de taux par un nombre croissant de banques centrales à l’échelle mondiale ayant permis de surmonter les épisodes de volatilité. En août, un mouvement de vente soudain au Japon a fait baisser l’indice Nikkei 225 de 12 %, sa pire journée depuis 1987. Les principaux indices boursiers ont chuté au niveau mondial et les indices de volatilité ont grimpé en flèche. Ce repli a été déclenché en partie par le dénouement des opérations de portage sur le yen, qui consistent pour les investisseurs à emprunter dans une devise bon marché, souvent le yen, pour réinvestir dans une devise à rendement élevé, généralement le dollar américain. Lorsque le yen a fortement augmenté au cours de l’été, de nombreux investisseurs pratiquant des opérations de portage ont été pris au dépourvu, ce qui a entraîné des ventes forcées. Heureusement, la tempête est rapidement passée et les marchés se sont stabilisés.
Le Canada s’est démarqué au T3, l’indice composé S&P/TSX ayant grimpé de près de 10 %, toutes les composantes du secteur indiciel se retrouvant en territoire positif. Aux États-Unis, l’indice S&P 500 a progressé grâce aux secteurs sensibles aux taux d’intérêt, notamment les services publics et l’immobilier, mais la grande nouvelle a été la réduction plus importante que prévu de 0,5 % des taux d’intérêt par la Réserve fédérale en septembre, sa première baisse en quatre ans.
Le déclin pluriannuel des actions chinoises s’est inversé de manière spectaculaire à la fin du T3, lorsqu’une série d’annonces de mesures de relance économique majeures a fait exploser les actions, avec des gains en un jour de 10,9 % pour l’indice composite de Shenzen et de 8 % pour l’indice composite de Shanghai. Au niveau mondial, les actions se sont remises de la chute du mois d’août, l’indice MSCI Monde clôturant le T3 à un nouveau sommet.
Le dernier trimestre a été une montagne russe. La Fed a procédé à une deuxième réduction de 25 points de base le 7 novembre, mais cet événement a été éclipsé par l’élection américaine qui s’est déroulée deux jours plus tôt. L’enthousiasme suscité par la victoire de Donald Trump a provoqué d’importants afflux d’actions américaines en novembre, ce qui a propulsé les marchés vers de nouveaux sommets. La Fed a réduit son taux d’intérêt d’un quart de point supplémentaire en décembre (portant le total des réductions en 2024 à 100 points de base), mais les actions américaines ont reculé au cours des dernières semaines de l’année après que le président de la Fed, Jay Powell, ait signalé que le rythme des réductions supplémentaires en 2025 pourrait être beaucoup plus lent que les marchés ne l’anticipaient. Malgré la baisse de décembre, les actions américaines et canadiennes ont enregistré de fortes hausses en 2024. L’indice S&P/TSX a terminé l’année en hausse de 21,65 %, l’indice S&P 500 a progressé de 36,36 %, le Nasdaq a augmenté de 41,33 %, l’indice MSCI Monde de 29,43 % et l’indice MSCI EAEO de 13,24 %.
Les marchés obligataires ont également connu une certaine volatilité au cours d’une année globalement positive. Les rendements, qui évoluent dans le sens inverse des prix des obligations, ont augmenté au T1. L’inflation était orientée à la baisse, mais s’est avérée persistante aux États-Unis, avec un bond inattendu en mars. Les rendements ont initialement continué à augmenter au T2, celui de l’obligation d’État américaine à 10 ans, très surveillée, atteignant un sommet à la fin du mois d’avril. Mais à partir de ce niveau, les rendements des obligations d’État canadiennes et américaines à 10 ans ont chuté de plus de 100 points de base à la mi-septembre, alors que les données relatives à l’inflation diminuaient régulièrement et que les banques centrales commençaient à réduire leurs taux d’intérêt. Le rendement des obligations américaines à 10 ans a atteint 3,6 % en septembre, lorsque la Réserve fédérale a procédé à sa première réduction de taux.
Mais le marché a ensuite changé de cap, entraînant une nouvelle hausse des rendements, les prix des obligations ayant baissé à la suite de la hausse des données sur l’inflation américaine en octobre et novembre. Le mois de décembre a été marqué par une nouvelle pression à la hausse sur les rendements, à la suite des commentaires du président de la Fed, M. Powell, sur les nouvelles questions relatives à l’inflation, dues à la fois à l’incertitude politique future (l’administration Trump étant sur le point d’entrer en fonction) et à la hausse inattendue des données. Fin décembre, le rendement de l’obligation du Trésor américain à 10 ans était revenu à des niveaux similaires à ceux de la fin avril. Sur l’année, l’indice des obligations universelles FTSE Canada a progressé de 4,23 %.
Indicateurs économiques
La croissance trimestrielle du PIB américain a commencé 2024 sur une note modérée, atteignant 1,4 % pour le T1, en deçà des attentes. La croissance a été plus forte au deuxième et au troisième trimestre, atteignant respectivement 3,0 % et 3,1 %, ce qui a renforcé l’idée qu’une économie résiliante et une inflation en baisse guidaient les États-Unis vers un atterrissage en douceur, même en présence de taux d’intérêt élevés. Ces perspectives ont été renforcées par les bénéfices des entreprises qui ont continué à progresser en 2024.
Le consommateur américain a contribué à cette croissance. Après avoir terminé 2023 sur une note positive, l’activité générale des consommateurs a débuté lentement en 2024, mais a rebondi en février et mars, dépassant les attentes du marché. Les données du T2 étaient moins bonnes, mais elles se sont de nouveau accélérées au T3 et sont restées stables en octobre et en novembre, les ventes au détail suivant une trajectoire tout aussi positive. La vigueur du marché de l’emploi américain a été un autre facteur positif. Après avoir atteint un niveau très bas en janvier (3,7 %), le taux de chômage est remonté, mais est resté inférieur à 4 % jusqu’en juin. En novembre, il s’établissait à 4,2 %, ce qui reste un niveau très bénin au regard des normes historiques.
La situation économique est très différente au Canada, où la croissance du PIB est restée faible, voire nulle, passant à peine de 0,3 % à 0,5 % entre le T1 et le T3. Les bénéfices des entreprises ont peu évolué entre le T1 et le T4 de 2023, ont légèrement augmenté au T2, puis ont diminué au T3, atteignant des niveaux légèrement inférieurs à ceux de la même période l’année précédente. Les données sur le chômage ont reflété ce ralentissement, passant de 5,7 % en janvier à 6,8 % en novembre. Les ventes au détail ont connu une légère tendance à la baisse tout au long du premier semestre 2024, avant de se redresser en septembre.
Un fait marquant de l’année a été la baisse continue du huard par rapport au dollar américain, une tendance en place depuis 2021. Après avoir baissé tout au long de l’année, le dollar canadien a commencé à regagner du terrain à la fin de l’été, atteignant 0,74 cents ($ US) à la fin du mois de septembre, mais la hausse de la devise américaine l’a fait chuter brutalement au T4 pour atteindre 0,69 cents ($ US) à la fin de l’année, un niveau inégalé depuis plus de 20 ans.
Inflation et taux d’intérêt
L’inflation et les taux d’intérêt, deux thèmes majeurs à l’échelle mondiale au début de 2024, se sont tous deux modérés de manière significative au cours de l’année, alors que de plus en plus de banques centrales se sont orientées vers des réductions de taux. La tendance à la baisse, d’abord de l’inflation, puis des taux, a apporté un soutien décisif aux marchés. Une différence notable entre le Canada et les États-Unis est que la BdC a commencé à réduire ses taux trois mois plus tôt que la Fed américaine, en grande partie en raison de la baisse de l’inflation et du ralentissement de la croissance.
L’inflation aux États-Unis est passée de 3,4 % en décembre 2023 (en glissement annuel) à 3,1 % en janvier et a peu évolué en février. Mais un pic à 3,5 % en mars a fait chuter les actions, la thèse du ralentissement de l’inflation étant remise en question. Les données ont toutefois baissé tous les mois d’avril à septembre, lorsqu’elles ont atteint 2,4 %. Le reste de l’année a été marqué par une légère remontée à 2,7 % en novembre. Cette tendance claire a permis à la Fed d’agir enfin en septembre et de procéder à une réduction de 50 points de base, assouplissant ainsi la politique monétaire pour la première fois en quatre ans. Les deux réductions ultérieures d’un quart de point chacune ont abaissé la fourchette cible de son taux directeur à 4,25 %-4,5 %, un niveau qui n’avait pas été atteint depuis décembre 2022.
À quoi pouvons-nous nous attendre pour la suite?
Alors que nous entamons une nouvelle année, la divergence entre les taux de croissance du Canada et des États-Unis est évidente. Notre économie a connu des difficultés en 2024, malgré le fait que la BdC ait abaissé son taux de financement à un jour à cinq reprises, le faisant passer de 5 % à 3,25 %. Les effets bénéfiques de la baisse de l’inflation et des taux continueront à se faire sentir dans l’économie en 2025. Si la croissance reste tiède et l’inflation bénigne, les taux d’intérêt baisseront encore en 2025, ce qui aidera les particuliers, les entreprises et l’économie dans son ensemble. Les exportateurs profiteront de la baisse du dollar canadien, mais les importations seront plus chères.
L’économie américaine se porte beaucoup mieux et Donald Trump a déclaré qu’il était favorable à des politiques soutenant des taux de croissance encore plus élevés. Une forte expansion économique américaine est généralement un atout pour notre économie, mais M. Trump a également déclaré qu’il mettrait en place de vastes tarifs douaniers à l’encontre de nombreux partenaires commerciaux des États-Unis, y compris le Canada. Les détails sont pour l’instant inconnus et pourraient aller de la tactique de négociation commerciale à des politiques réelles qui pourraient avoir un impact négatif sur de nombreux secteurs. Il s’agira d’un enjeu majeur pour les investisseurs canadiens en 2025.
Quelle que soit la position que nous occupons dans le cycle du marché, il est important d’adopter une méthode d’investissement disciplinée et de rester concentré sur vos objectifs à long terme. Cette stratégie vous permet de ne pas vous laisser influencer par vos émotions en matière d’investissement, généralement en achetant à prix élevé et en vendant à prix bas, comme le font de nombreux investisseurs. Le suivi et la révision continus de votre portefeuille permettent également de s’assurer que celui-ci reste sur la bonne voie. La diversification des investissements réduit également le risque.
Date limite pour les REER de 2024 et nouveau plafond pour les CELI en 2025
Le 3 mars 2025 est la date limite pour cotiser à un REER pour 2024. Le plafond de cotisation au CELI est de 7 000 $ pour 2025. Les REER et les CELI peuvent contenir la plupart des types d’investissement et offrent une efficacité fiscale remarquable.
Je vous remercie de la confiance que vous m’accordez, ainsi qu’à mon équipe, pour vous aider à atteindre vos objectifs financiers. Nous saluons l’occasion qui nous a été donnée et nous sommes impatients d’être à nouveau à votre service en 2025. Si vous avez des questions concernant votre portefeuille, n’hésitez pas à communiquer avec notre bureau.
*Tous les rendements d’indices sont exprimés en dollars canadiens.
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