Publié le 22 avril 2024

Décrypter l’économie comportementale grâce à Daniel Kahneman

Nous ne pouvions nous douter que 40 jours après la tenue de notre évènement clients portant sur l’économie comportementale,  que le « père » derrière cette théorie s’éteindrait. Le 27 mars dernier, Daniel Kahneman quittait la vie tel qu’on la connait et laissait un lègue important.

Un lègue si important, qu’en 2002, Kahneman recevait le Prix Nobel de Sciences Économiques pour ses contributions fondamentales à la compréhension des fondements psychologiques de la prise de décision économique.

L’économie comportementale, ce qui en est

L’économie comportementale est une branche fascinante de la science économique qui s’intéresse à l’influence des facteurs psychologiques sur les comportements économiques des individus et des marchés. Daniel Kahneman, pionnier dans ce domaine, a largement contribué à notre compréhension de ces mécanismes grâce à ses recherches révolutionnaires sur la prise de décision.

Le cœur de l’économie comportementale

Au centre de l’économie comportementale se trouve l’idée que les décisions économiques ne sont pas toujours prises de manière rationnelle. Les gens sont influencés par une variété de biais cognitifs et émotionnels qui peuvent les conduire à prendre des décisions qui semblent irrationnelles du point de vue de l’économie classique. Kahneman, avec son collaborateur Amos Tversky, a introduit des concepts tels que l’aversion à la perte et l’excès de confiance, qui ont révolutionné notre compréhension des décisions économiques.

L’aversion à la perte

Un des apports les plus significatifs de Kahneman à l’économie comportementale est la théorie de l’aversion à la perte. Selon cette théorie, les individus ressentent la douleur d’une perte plus intensément que le plaisir d’un gain de valeur équivalente. Cela explique pourquoi tant de gens préfèrent éviter les risques même lorsque les bénéfices potentiels sont substantiels. Ce principe a d’importantes implications pour tout, des choix d’investissement individuels aux politiques économiques à grande échelle.

Le biais de confirmation et l’excès de confiance

Kahneman a également exploré la manière dont le biais de confirmation et l’excès de confiance façonnent les décisions économiques. Le biais de confirmation est la tendance à favoriser, rechercher, interpréter et se souvenir des informations de manière à confirmer nos préconceptions. L’excès de confiance concerne notre tendance à surestimer notre savoir, notre compétence et notre précision dans les prédictions. Ces tendances peuvent conduire à des erreurs coûteuses dans des domaines aussi variés que l’investissement en bourse et la planification financière.

Implications pratiques

Les enseignements de Kahneman ont des implications pratiques étendues. En comprenant mieux les biais comportementaux, les économistes, les décideurs politiques et les professionnels de la finance peuvent concevoir des systèmes et des politiques qui aident les gens à prendre de meilleures décisions. Par exemple, la connaissance de l’aversion à la perte peut aider à concevoir des programmes de retraite plus efficaces qui encouragent les épargnants à investir de manière plus prudente.

Le moins que l’on puisse dire est que l’apport de Daniel Kahneman à l’économie comportementale nous aide à comprendre pourquoi et comment nous prenons parfois des décisions économiques qui semblent illogiques. Ses recherches montrent que pour vraiment comprendre les marchés et les choix individuels, nous devons considérer non seulement les facteurs économiques mais aussi les complexités de la psychologie humaine. C’est une perspective qui non seulement enrichit notre compréhension de l’économie mais qui peut également mener à des politiques plus efficaces et à une meilleure gestion financière individuelle.

Merci pour votre apport à la compréhension de notre industrie M. Kahneman!

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