Publié le 4 décembre 2023

Les participants qui prennent leur retraite en période de ralentissement économique pourraient avoir le temps de récupérer leurs pertes

La volatilité des marchés est une source d’inquiétude pour tout investisseur, en particulier pour les participants à un régime qui arrivent à la retraite alors qu’une baisse potentielle des marchés se profile à l’horizon. Toutefois, à la lumière des statistiques existantes, on constate que les marchés se redressent souvent plus rapidement que prévu et que le fait de continuer à investir peut offrir les meilleures chances de réussite à long terme.

Points à retenir :

    • Les participants à un régime constitué d’un portefeuille diversifié, tel qu’un fonds axé sur une date cible, qui prennent leur retraite alors que le marché est en baisse, peuvent souvent avoir le temps de récupérer leurs pertes.
    • Les échéances des placements sont repoussées à mesure que les participants reportent leurs retraits.

Les participants qui approchent de la retraite sont souvent confrontés au défi de protéger le capital qu’ils ont accumulé tout en conservant un certain accès à des actifs de croissance pour s’assurer que leur épargne continue de s’accroître. Souvent, les participants qui prennent leur retraite en période de ralentissement économique peuvent instinctivement vouloir se retirer du marché, accusant ainsi par inadvertance des pertes en capital.

Afin de mieux comprendre l’expérience potentielle d’un participant à un régime placé dans un fonds axé sur une date cible lors d’un repli du marché, nous avons effectué une analyse à partir des données de la crise financière mondiale de 2007-2009, l’un des plus graves replis de ces dernières décennies, qui a entraîné simultanément la chute de l’économie mondiale et de la plupart des catégories d’actifs.

L’expérience d’un participant qui prend sa retraite en période de ralentissement économique

Voici l’exemple d’un participant qui prend sa retraite au moment où le marché commence à baisser, selon les conditions suivantes :

    • Un participant a investi dans un fonds axé sur une date cible présentant une trajectoire de rajustement progressif, qui correspond à la moyenne pondérée en fonction de l’actif des trajectoires de rajustement des fonds axés sur une date cible dans les catégories du Canadian Investment Funds Standards Committee (CIFSC) axées sur une date cible.
    • En janvier 2007, à l’âge de 64 ans, le participant a accumulé 1 million de dollars d’épargne-retraite et continue de verser 500 dollars par mois jusqu’à sa retraite.
    • À son départ à la retraite en décembre 2008, à l’âge de 65 ans, le participant n’effectue aucun retrait du compte d’épargne-retraite pendant cinq ans, et effectue son premier retrait en décembre 2013, à l’âge de 70 ans. Cette stratégie s’aligne sur les stratégies fiscales couramment utilisées par les retraités canadiens pour minimiser l’impôt initial et consiste à reporter autant que possible les retraits des comptes d’épargne-retraite imposables tels que les régimes enregistrés d’épargne-retraite (REER) et les fonds enregistrés de revenu de retraite (FERR), étant donné que les revenus de ces comptes sont assujettis à l’impôt. Les participants sont tenus de convertir un REER en FERR avant la fin de l’année au cours de laquelle ils atteignent l’âge de 71 ans. Les règles de retrait minimum obligatoire entrent en vigueur dans l’année qui suit l’établissement d’un FERR. Les retraits effectués sur d’autres régimes de capitalisation, tels que les comptes d’épargne libres d’impôt, ne sont pas assujettis à l’impôt, ce qui en fait un compte plus avantageux que les comptes d’épargne-retraite lorsque le participant est âgé de 65 à 71 ans.

Prendre sa retraite en période de ralentissement économique

1 million de dollars placés dans un portefeuille diversifié de classes d’actifs janvier 2007 – décembre 2013

Le graphique montre la performance d'un exemple de portefeuille diversifié de janvier 2007 à décembre 2013, pour un participant qui a pris sa retraite au moment de la baisse des marchés en décembre 2008. Malgré les pertes initiales, le portefeuille affiche une croissance de 47 % cinq ans après le départ à la retraite.
Sources : Bloomberg, Macrobond et Gestion de placements Manuvie, mars 2023. À titre indicatif seulement. Ne correspond pas à un fonds. La trajectoire de rajustement progressif est une moyenne pondérée établie en fonction de l’actif des trajectoires de rajustement des fonds axés sur une date cible dans les catégories CIFSC à date cible. Des indices de référence ont été utilisés pour représenter les catégories d’actifs, les actions canadiennes étant représentées par l’indice composé S&P/TSX, les actions étrangères par l’indice MSCI World, les titres à revenu fixe canadiens par l’indice universel FTSE Canada et les titres à revenu fixe américains par l’indice Bloomberg U.S. Aggregate Bond. Il convient de noter que cette analyse repose sur plusieurs hypothèses clés, notamment des contributions en fin de mois, un rééquilibrage mensuel et l’absence de frais de rééquilibrage. Il n’est pas possible d’investir directement dans un indice. Les rendements passés ne garantissent pas les résultats futurs.

 

Avec un million de dollars d’épargne-retraite accumulée et un versement régulier de 500 dollars par mois jusqu’à la retraite, le portefeuille du participant atteint une valeur maximale de 1,03 million de dollars avant son départ à la retraite en mai 2008, et ce avant le début de la baisse des marchés. En février 2009, la valeur du portefeuille atteint son niveau le plus bas après la retraite. À cette date, le portefeuille a perdu 16 % de sa valeur par rapport à son sommet précédente. La valeur de l’épargne-retraite s’élève désormais à 865 857 dollars. Une perte d’une telle ampleur serait alarmante pour n’importe quel investisseur. À titre de comparaison, l’indice S&P 500 (CAD) a connu une baisse de 33,4 %, tandis que l’indice composé S&P/TSX a diminué de 40,1 % au cours de la même période.

Dans ces conditions, les participants au régime peuvent être tentés de vendre leurs titres, voire d’opter pour un placement en liquidités plutôt que de subir de nouvelles pertes. Il pourrait s’agir d’une grave erreur, car la vente d’actifs financiers en période de ralentissement consolide les pertes, ce qui limite considérablement la capacité d’un portefeuille à participer pleinement à la reprise. Toutefois, nous reconnaissons que les biais comportementaux induits par le climat général du marché à ce stade d’un ralentissement sont souvent si forts que leurs effets deviennent omniprésents, poussant de nombreux investisseurs à vendre au pire moment.

Rétrospectivement, il est utile de rappeler que tous les ralentissements de l’histoire ont été suivis d’une reprise, souvent plus rapide que les marchés ne l’avaient anticipé. Nous estimons qu’il s’agit là d’un argument de poids pour investir dans un portefeuille stratégique, bien diversifié et géré de manière active, qui suit une trajectoire de rajustement réfléchie et solide.

Les tendances en matière de retraite indiquent un prolongement de la durée de placement

Les participants aux régimes qui reportent le moment des retraits lors des périodes de baisse des marchés peuvent potentiellement bénéficier des reprises ultérieures, ce qui se traduit par une amélioration du rendement des portefeuilles et une plus grande stabilité financière. Selon les données de Statistique Canada, les habitudes des Canadiens en matière de retraite ont considérablement évolué, un nombre croissant d’entre eux choisissant de travailler plus longtemps. Au cours des deux dernières décennies, l’âge moyen de la retraite a augmenté régulièrement, passant de 61 ans en 2000 à 65 ans en 2022.  Cette tendance peut s’expliquer par la suppression de l’âge de la retraite obligatoire au Canada en 2009, ce qui laisse aux travailleurs une plus grande marge de manœuvre pour décider du moment de leur départ à la retraite. De plus, les mesures proposées par des programmes gouvernementaux tels que la Pension de la Sécurité de vieillesse et le Régime de pensions du Canada ou le Régime de rentes du Québec ont encouragé les personnes à reporter leur départ à la retraite et continuer à travailler en leur offrant des avantages supplémentaires lorsqu’elles travaillent plus longtemps. Ces mesures comprennent l’augmentation des rentes et la possibilité de continuer à verser des cotisations sur des comptes d’épargne-retraite.

Cette tendance a entraîné un prolongement de la durée de placement des retraités, ce qui leur permet potentiellement de faire face aux baisses des marchés en reportant les retraits de leurs portefeuilles et en maintenant leur placement en place, même en période de ralentissement économique. Par ailleurs, le fait de maintenir les placements peut contrecarrer les effets de la nécessité de financer une retraite plus longue : En moyenne, l’espérance de vie à 65 ans est passée de 18 ans en 2000 à 20 ans en 2020,  ce qui signifie que les gens vivent plus longtemps. Précisons qu’il ne s’agit là que d’une moyenne, ce qui signifie que près de 50 % des participants dépasseront cet âge. Ce constat souligne la nécessité pour les retraités de prévoir une retraite plus longue et met en évidence l’importance d’une planification à long terme dans la gestion de l’épargne-retraite.

Atténuation des effets de la volatilité : une vision à long terme

Les baisses de marché sont une source de stress, en particulier pour les participants qui arrivent à l’âge de la retraite. Mais elles ne devraient pas faire obstacle au plan d’épargne-retraite d’un participant. Par le passé, les ralentissements ont généralement connu un rebond plus rapide que prévu, offrant ainsi aux participants la possibilité de récupérer leurs pertes tout en évitant l’erreur commune qui consiste à vendre des actifs lors d’un repli du marché.

À mesure que l’espérance de vie augmente, les participants peuvent avoir à composer avec un nombre d’années de retraite égal ou supérieur à celui qu’ils ont passé à travailler et à épargner. Cette situation a des conséquences majeures sur l’épargne-retraite, les participants ayant pour objectif d’atteindre un niveau de vie modeste tout au long de leur retraite. Il est donc important pour les participants de bien planifier et de veiller à augmenter le rendement dans la mesure du possible. En optant pour un fonds axé sur une date cible pour leur épargne-retraite, les participants sont moins susceptibles de se laisser influencer par des perspectives négatives à court terme et sont donc plus à même d’obtenir de meilleurs résultats financiers à long terme.

Apprenez-en davantage sur l’épargne-retraite au moyen de fonds axés sur une date cible. Consultez notre document d’information « Surmonter la volatilité des marchés grâce aux fonds axés sur une date cible. »

Renseignements importants

Le contenu de cet article est présenté à titre indicatif seulement et ne doit pas être considéré comme des conseils d’ordre juridique, financier ou fiscal donnés à l’égard d’un cas précis. Toute personne ayant pris connaissance des renseignements formulés ici doit s’assurer qu’ils conviennent à sa situation en demandant l’avis d’un spécialiste.

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