Maintenir l’équilibre travail-vie personnelle en temps de pandémie
Par Renée Sylvestre-Williams
Comment garder un sain équilibre entre votre vie professionnelle et personnelle quand les deux se rencontrent à la maison? Voici quelques pistes de réflexion pour mieux intégrer le télétravail à votre vie.
La pandémie a chamboulé presque tous les aspects de notre vie. Il suffit de penser au monde du travail, où beaucoup de gens sont maintenant à distance. Les Canadiens sont en train de réévaluer leur équilibre travail-vie personnelle. Et ils continueront de le faire après la crise.
Avant, on pouvait compter sur des heures de travail fixes et vivre sa vie en dehors. Pas de mélange. Mais c’est de moins en moins vrai aujourd’hui. L’équilibre est devenu subjectif, puisqu’il dépend de nombreux facteurs :
- Lieu de travail (bureau fermé, chambre à coucher ou salon)
- Stade de vie et de carrière
- Flexibilité permise par votre employeur, etc.
Même avant la pandémie de COVID-19 et le télétravail massif, on commençait à repenser la conciliation travail-vie personnelle. On ne peut plus dire qu’un plus un égale deux. L’équation est plus compliquée que ça. Désormais, bien des gens trouvent plus sensé de mêler tous les aspects de leur vie, professionnelle comme personnelle.
Voici des pistes pour réexaminer le concept d’équilibre travail-vie personnelle à la lumière des circonstances actuelles.
1. Concentrez-vous sur les buts à atteindre plutôt que sur les heures à faire
Les employeurs commencent à se demander sérieusement si un jour de travail productif dépend vraiment du nombre d’heures travaillées. Des chercheurs affirment d’ailleurs que personne ne travaille réellement huit heures par jour. En fait, la Harvard Business Review avance qu’un système qui récompense un nombre d’heures fixe pénalise de nombreux travailleurs.
Des études mentionnées dans le New York Times révèlent plutôt autre chose sur les travailleurs. Leur productivité et leur longévité en poste augmentent lorsqu’ils travaillent sur leurs objectifs au lieu de compter les heures.
Alors, il est peut-être temps d’arrêter de comptabiliser chaque minute passée en ligne. Parlez plutôt à votre employeur d’une nouvelle façon de mesurer la réussite. Et demandez-vous ceci : « Quel est mon objectif stratégique? » À partir de là, créez un plan et suivez-le.
2. Parlez à vos collègues de votre situation à la maison
Que se passe-t-il quand les gens travaillent de la maison? Un enfant qui cherche l’attention, un chien qui jappe, un conjoint qui pose une question, une alarme d’incendie, etc. Le quotidien fait irruption dans le travail sans crier gare.
Il est important que vos collègues et vous soyez conscients de cette réalité. C’est la même pour tous les membres de l’équipe.
Demandez à vos collègues s’ils font l’école à la maison ou s’occupent des enfants pendant la journée. (Si ce n’est déjà fait.) Vous pouvez aussi leur demander s’ils ont un horaire flexible.
En retour, informez-les de votre situation à vous. Vous êtes peut-être plusieurs à travailler en présence des enfants. Ou à prendre soin d’un proche malade. Vos collègues vous pardonneront plus facilement votre horaire flexible s’ils connaissent vos contraintes.
Et un collègue demandera plus volontiers un coup de main si vous êtes déjà au courant de sa situation. Quant à vous, vous solliciterez de l’aide sans hésiter si vous avez trop de pain sur la planche.
Si vos circonstances vous accablent ou vous causent trop d’inquiétude, faites appel à un professionnel. Informez-vous pour savoir si vos avantages sociaux comprennent un programme d’aide aux employés (PAE). Des séances gratuites de thérapie virtuelle ou de counseling en ligne pour vous et votre famille sont souvent incluses. Parlez à votre employeur ou aux RH pour connaître les ressources en santé mentale qui vous sont offertes.
3. Exploitez pleinement la technologie en mode télétravail
Ce qui décourage les gens de prendre congé, c’est l’idée d’accumuler du retard dans leurs projets. L’un des moyens d’éviter cela est d’utiliser les technologies pour tenir son équipe au courant.
Logiciels de gestion de projet, messagerie instantanée, groupes de courriels… ce ne sont pas les solutions qui manquent. Vous choisissez celle qui convient à l’entreprise. L’important est que chaque employé ait les moyens d’appréhender le travail de ses coéquipiers. Ainsi, il pourra prendre le relais d’un collègue en sachant qu’on lui rendra la pareille le moment venu.
4. Demandez des modalités flexibles ou du télétravail après la COVID-19
Si vous voulez plus d’équilibre entre travail et vie personnelle, dites-le clairement à vos gestionnaires ou aux dirigeants de l’entreprise.
Disons que vous voulez poursuivre le télétravail, mais que votre gestionnaire vous réclame au bureau. Devrez-vous vous résigner à reprendre votre vie d’avant, avec tout ce temps précieux perdu dans le transport? Pas nécessairement.
Réfléchissez aux problèmes liés au télétravail et apportez des solutions raisonnables. Si votre patron s’inquiète de votre productivité, démontrez-lui que vous continuez à atteindre ou à dépasser vos objectifs. S’il s’inquiète d’un manque de communication, rappelez-lui combien vous étiez disponible durant la pandémie.
Gardez la communication ouverte avec votre gestionnaire et rassurez-le quant à votre prestation au travail. Faites-lui remarquer qu’à cet égard, rien n’a changé et rien ne changerait, que vous soyez au bureau ou non. Si la pandémie a montré une chose, c’est que le télétravail peut se faire sans perte de productivité. Cet excellent argument jouera en votre faveur si vous ne souhaitez pas revenir à cinq jours semaine en présence.
Les hésitations persistent? Tâchez de négocier une période d’essai ou quelques jours en télétravail par semaine pour commencer.
Les solutions de conciliation travail-vie personnelle fonctionnent vraiment. Il suffit que l’employé y mette du sien et que l’employeur et la direction y adhèrent.
Et la conciliation travail-vie personnelle après la COVID-19?
On ne sait pas exactement quelle forme prendra la conciliation travail-vie personnelle après la pandémie. Mais il est certain que les mentalités évoluent.
En temps de crise, il peut être bon de revoir ses pratiques. C’est le moment de demander à votre employeur ou vos gestionnaires comment ils entrevoient leurs activités… et les vôtres.
