Publié le 13 février 2023

Pourquoi les obligations regagnent en popularité et ont la cote

Les co-stratèges en chef des placements de Gestion de placements Manuvie se prononcent sur les trois phases du rendement des titres à revenu fixe et expliquent pourquoi une faible récession constitue le scénario de base de la société.

Une nouvelle année a commencé, la traditionnelle répartition de portefeuille 60/40 est bien vivante et les cours obligataires sont à la hausse. C’est le message clair livré par Kevin Headland et Macan Nia, co-stratèges en chef des placements de Gestion de placements Manuvie.
Après une longue période d’immobilisme, les titres à revenu fixe ont fait un retour en force avec des offres alléchantes qui pourraient beaucoup plaire aux gestionnaires de patrimoine. Le retour en force de la catégorie d’actif se déroule en trois phases. D’abord, les taux de rendement obligataires se sont normalisés et semblent attrayants. En effet, comme l’a fait remarquer Macan Nia, depuis la crise financière, les taux de rendement des titres de première qualité n’ont jamais été aussi élevés au Canada ou aux États-Unis.

M. Nia précise : « Cela fait presque 15 ans que nous n’avons pas observé de tels taux de rendement. Nous n’avons pas vu de telles occasions en matière de revenus au cours des 10 ou 15 dernières années, surtout à un moment où les Canadiens vieillissent. »

Il ajoute ceci : « Une grande partie des problèmes sur les marchés financiers et des problèmes que vivaient les conseillers financiers concernaient cette recherche de rendement et la manière de générer des revenus pour nos clients qui prennent leur retraite. La bonne nouvelle, c’est qu’il nous suffit maintenant d’encaisser les intérêts. Nous sommes d’avis qu’il s’agit d’occasions intéressantes strictement sur le plan des taux de rendement. »

Les deux phases suivantes dépendent de la faiblesse de l’économie. Dans la deuxième phase, le marché devrait commencer à tenir compte de la récession et les taux de rendement des produits de plus longue duration et de meilleure qualité auront tendance à baisser. Cette situation contraste avec ce qui s’est passé l’an dernier pour les titres à revenu fixe lorsque les taux de rendement ont augmenté et que les cours ont baissé. Cette année, c’est l’inverse qui se produira, et les stratèges en titres à revenu fixe bénéficieront de vents favorables si les taux de rendement baissent et que les cours augmentent.

Pour citer à nouveau M. Nia :

« Nous devrions assister à une augmentation des prix des titres à revenu fixe, ce qui entraînera des rendements plus élevés et à plus long terme. Et on souhaite augmenter la qualité et la duration dans un tel environnement, en particulier lorsqu’il est question des bons du Trésor, qui produisent des rendements intéressants pendant une récession. »
La troisième phase sera celle où les marchés tiendront compte de la fin de la récession et des actifs les plus risqués qui pourraient être en défaut de paiement. M. Nia pense que ce sera le moment d’accepter le risque et de tirer parti de la perturbation en recherchant de bonnes entreprises dont le cours de l’action est attrayant par rapport à sa valeur à l’échéance.
« Les prix de ces actifs risqués ont tendance à augmenter et les titres à haut taux de rendement donnent de bons résultats, à l’instar des actions, souvent au sortir d’une récession », ajoute M. Nia.

 

Dans ses perspectives, l’équipe indique que les perspectives géopolitiques et économiques sont moins incertaines qu’il y a quelques mois, ce qui est attrayant pour les marchés qui détestent l’incertitude. Nous voyons mieux la progression de l’inflation, qui est à la baisse, même si le conflit en Ukraine demeure un facteur d’incertitude en matière de risques géopolitiques. Personne n’a vraiment la moindre idée de ce que réserve l’avenir, mais les effets sur l’inflation semblent s’être atténués au cours du second semestre de l’année dernière. Enfin, après trois longues années de sa politique de zéro COVID, la Chine s’ouvre, ce qui devrait avoir une incidence positive sur la croissance mondiale.
Gestion de placements Manuvie prévoit une faible récession, qu’elle définit comme une baisse du PIB de l’ordre de 2 %, et juge que la probabilité d’une grave récession est faible, tout comme la possibilité que le Canada soit plus touché par un ralentissement économique que les États-Unis.

MM. Headland et Nia pensent que la première partie de l’année sera agitée, le principal défi cette année étant les bénéfices dans le courant des deux premiers trimestres. Cependant, cela constitue en soi une occasion à saisir, car les entreprises ne seront pas toutes touchées de la même manière, certaines étant mieux à même de naviguer dans un environnement où règnent une inflation et des taux d’intérêt élevés. Ils prévoient une reprise de la croissance économique mondiale au cours du second semestre de l’année, l’économie s’adaptant à des taux plus élevés dans la foulée de la réouverture de la Chine. Dans ce contexte, les actions connaîtront une année positive, contrairement à l’année dernière.

La corrélation entre les obligations et les actions n’a rien d’un concept nouveau, mais c’est un concept qui tient toujours la route. La disparition de cette corrélation fait l’objet de prédictions depuis un certain temps, mais la traditionnelle répartition de portefeuille 60/40 est bien vivante et les obligations ont, ou devraient avoir, de nouveau la cote.

Pourtant, malgré les perspectives positives pour les titres à revenu fixe, nombre de personnes se sont ruées sur une option plus sûre, celle des certificats de placement garanti (CPG). Selon MM. Headland et Nia, cette décision pourrait s’avérer une occasion perdue.

Ils soulignent également que la comparaison entre les CPG et les titres à revenu fixe peut être trompeuse, car elle revient à comparer les taux de rendement sans tenir compte de l’option des gains en capital et de l’appréciation des cours qu’offrent les fonds obligataires à revenu fixe. Depuis leur création, les obligations canadiennes affichent un rendement qui surpasse celui des CPG 80 % du temps et ce rendement supérieur l’est de 5 % près de 40 % du temps.

Kevin Headland fait remarquer qu’il existe d’autres avantages à obtenir des obligations, qui n’exposent pas nécessairement les clients au risque de réinvestissement associé à un CPG jusqu’à trois ans plus tard.

M. Headland précise : « Même si vous prenez les taux des CPG, les taux des CPG à long terme sont plus bas en ce moment, en prévision de ce à quoi les institutions financières s’attendent. Je pense donc que, lorsque nous parlons avec des clients aujourd’hui, non seulement les obligations ont de nouveau la cote, mais nous ne considérons pas les CPG comme une solution de rechange aux obligations. »

L’incertitude économique se dissipe, les vieux airs sont de nouveau à la mode et les obligations et les actions s’inscrivent à nouveau dans leur bon vieux concept. Le printemps est à nos portes!

 

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