Publié le 6 décembre 2021

Quoi faire avec un héritage?

La « grande transmission du patrimoine », ça vous dit quelque chose? En 2026, les premiers baby-boomers canadiens auront 80 ans. Ils amorceront alors le transfert de pas moins de 1 billion de dollars (ça fait 12 zéros ça!) à leurs héritiers. Certains parlent de la plus importante transmission de patrimoine d’une génération à l’autre de l’histoire.

Une bonne partie de cet argent viendra de leurs maisons, entreprises et placements – régimes enregistrés d’épargne-retraite (REER) ou autres.

Vos parents sont de cette génération? Tout dépendant de leur situation financière, une partie de cet argent vous reviendra peut-être.

Vous aimeriez les garder en vie, c’est certain. Mais vous devez vous préparer à leur départ. En effet, vous pourriez hériter d’une somme considérable, qu’il faudra gérer judicieusement. Qu’allez-vous en faire? Est-ce votre côté raisonnable ou au contraire votre côté aventureux qui va prendre le dessus? Et pourquoi pas un peu des deux?

Voici cinq éléments à considérer avant de décider quoi faire d’un héritage

  1. Faire un bilan financier
  2. Déterminer ses objectifs et ses projets
  3. Se renseigner sur l’impôt sur les héritages et mettre en place une stratégie fiscale
  4. Mettre son héritage à l’abri (mariage, séparation, divorce)
  5. Tenir compte de l’étape de vie
1. Faire un bilan financier

La première chose à faire est de réaliser un bilan de ses finances, recommande Nathalie Jacques, conseillère Financière Sun Life de Saint-Jean-sur-Richelieu. « On fait la liste de ses emprunts ordinaires et hypothécaires ainsi que des taux d’intérêt et des mensualités qui y sont rattachés, conseille-t-elle. Et on calcule aussi ses épargnes. » Posez-vous ces questions :

  • Est-ce que j’ai des dettes à rembourser?
  • Est-ce que j’ai de la difficulté à payer mes factures?
  • Ou suis-je en bonne santé financière?

Un portrait clair de la situation aidera à bien peser les décisions en matière d’héritage. Plus on est en bonne posture, plus on a de la marge de manœuvre.

2. Déterminer ses objectifs et ses projets

Autre exercice indispensable : déterminer ses objectifs financiers et projets à court, moyen et long terme. « A-t-on besoin d’un petit coup de pouce pour sa retraite, ou veut-on financer les études des enfants? Veut-on s’offrir le voyage dont on a toujours rêvé? Ou gâter ses enfants et petits-enfants? », demande Nathalie Jacques.

Voici la stratégie qu’elle recommande pour faciliter la prise de décision :

  1. On effectue ses choix en fonction de ses priorités.
  2. On détermine quel montant on souhaite consacrer à chaque projet.
  3. On divise l’héritage en conséquence.

On pourrait aussi faire un don de bienfaisance à la mémoire de ses parents en choisissant un organisme qui leur tenait à cœur.

Et rappelez-vous : un legs n’est pas considéré comme un revenu imposable. Le fisc ne viendra donc pas en prélever une partie.

3. Se renseigner sur l’impôt sur les héritages et mettre en place une stratégie fiscale

Parlant d’impôt, certaines décisions seront plus avantageuses que d’autres sur le plan fiscal. Prenons un exemple. « Une personne de 45 ans qui n’a pas atteint son plafond de cotisation aux REER pourrait en profiter pour y injecter son héritage. Elle maximisera ainsi son remboursement d’impôt, qui pourra être réinvesti à son tour », explique Nathalie Jacques. Vous pouvez ainsi économiser une belle somme au bout de quelques années.

Placer l’équivalent de trois mois de salaire dans un fonds d’urgence est aussi une bonne idée. On évite ainsi d’avoir à emprunter si on doit faire une grosse dépense imprévue. Les comptes d’épargne libre d’impôt sont une bonne option pour déposer cet argent.

Dans ces cas-là, l’idéal est de faire appel à un fiscaliste (un comptable par exemple). Ainsi, on s’assure de respecter les règles liées à l’impôt sur les héritages et de tirer le maximum de sa situation.

4. Mettre son héritage à l’abri (mariage, séparation, divorce)

N’oubliez pas : un legs est un bien qui vous appartient en propre, même en cas de séparation. Il ne fait pas partie du patrimoine familial. Disons que vous investissez une partie de votre héritage pour effectuer d’importantes rénovations dans la maison familiale. En cas de divorce, vous pourrez récupérer cette somme sur le prix de la vente de la maison. Le reste des profits sera ensuite partagé entre les ex-conjoints. Quand on hérite, la meilleure chose à faire pour éviter les problèmes est de signer une entente. Pour ce faire, demandez l’aide d’un conseiller juridique.

5. Tenir compte de l’étape de vie

Vous avez 20, 40 ou 60 ans? La meilleure stratégie varie selon votre âge. « Dans la vingtaine, les projets ne sont pas toujours clairement définis et on a besoin de souplesse. Si on veut un accès facile à son argent, il est préférable d’investir dans un CELI plutôt que dans un REER », explique Nathalie Jacques.

À 45 ans, on cherchera plutôt à maximiser sa cotisation REER et à se débarrasser des emprunts dont les taux d’intérêt sont élevés. Et on devra peut-être aider les enfants à payer leurs études postsecondaires.

C’est généralement dans la soixantaine qu’on hérite de ses parents. À ce stade, on valide et on bonifie son plan de retraite. Souvent, on s’attaque aussi à certaines dépenses qu’on repoussait depuis longtemps. La cuisine des années 1980 dont on a ras le bol ou la voiture familiale qui ne veut plus coopérer par exemple. Et il serait peut-être temps de se gâter un peu, peut-être en faisant enfin le voyage de ses rêves. Certaines personnes choisiront aussi de donner un peu d’argent à leurs enfants, s’ils en ont plus besoin.

Peu importe votre âge et vos priorités, vous devez prendre des décisions bien réfléchies. Et obtenir de bons conseils.

© COPYRIGHT 2017, INVESTAMP INC. ALL RIGHTS RESERVED