Publié le 21 février 2022

Comment définir des limites personnelles saines

Il est important d’apprendre à définir nos limites personnelles. Une psychologue agréée explique ce que cela signifie et comment procéder.

Kristen Mayne

Nos limites mentales et émotionnelles ne sont pas visibles à l’œil nu. De plus, elles peuvent être difficiles à définir et à communiquer, car elles sont différentes pour chaque personne. Elles peuvent aussi être complexes à interpréter. Il est toutefois essentiel d’apprendre à établir ses limites pour être émotionnellement et physiquement bien, selon Katie Turner.

Katie Turner est psychologue agréée à Calgary. Elle nous aidera à comprendre comment établir nos limites personnelles dans une relation.

Pourquoi est-ce important d’établir des limites dans nos relations interpersonnelles? 

« En définissant nos limites, nous prenons soin de notre santé mentale et de notre bien-être », souligne la psychologue.

De cette façon, nous nous autorisons à dire non et à ne pas en prendre trop sur nos épaules. Cela nous aide à ne pas nous épuiser et à ne pas nous sentir utilisés.

Nos relations s’en trouvent d’ailleurs bonifiées. La présence de limites mène à des relations meilleures, plus harmonieuses. Souvent, les personnes qui manifestent le plus de compassion sont aussi celles qui se sont donné des limites claires. »

Katie Turner précise que les limites d’une personne peuvent changer au cours de sa vie. Cela peut arriver lorsqu’on a des enfants ou qu’on retourne à l’école, par exemple. »

Qu’est-ce que des limites personnelles saines? 

« Les limites sont là où vous finissez et où l’autre commence, explique Katie Turner. Elles aident à communiquer aux autres ce que vous êtes capable de supporter. »

Elle discute aussi des limites que nous fixons pour nous-mêmes. Par exemple : réduire notre temps d’écran ou terminer notre journée de travail à une heure précise.

« C’est important de réfléchir à ce qui nous rend inconfortable. Ces limites n’ont pas besoin d’être rigides : elles peuvent changer lors des différentes périodes de nos vies. Réfléchissez à ce que vous vous engagez à faire. Déterminez à quel point vous êtes occupé et quelle fraction de votre temps il vous reste. »

La psychologue conseille aussi d’examiner nos ressources affectives. « Peut-être qu’une relation évolue à sens unique ou encore que quelqu’un se défoule souvent sur vous. Votre temps et vos limites personnelles ne sont alors pas respectés. »

Il est parfois difficile de dire non. « Nous devons accepter le fait que nous ne pouvons pas répondre aux besoins de tous en tout temps. Ce n’est pas par manque de générosité. Il s’agit plutôt de se demander : “est-ce que donner me fait du bien?” Si ce n’est pas le cas, on peut alors refuser. C’est tout à fait possible de le faire avec compassion, respect et amour. »

Katie Turner explique que nous pouvons développer du ressentiment lorsque nous nous sentons submergés. Cela peut prendre différentes formes. « Nous pouvons perdre patience ou chercher à éviter l’autre. Toutefois, lorsque nous communiquons avec respect et compassion, nous renforçons nos relations avec les personnes capables de respecter nos limites personnelles. Si la personne prend plus qu’elle donne, il est possible que cela mette fin à la relation. »

Quelles formes prennent ces limites personnelles saines? 

À quoi ressemblent-elles? En voici quelques exemples:

  1. Sachez dire non lorsque vous êtes déjà débordé; n’acceptez pas par culpabilité. Il y a plus d’une façon d’aider les gens que vous aimez lorsqu’ils ont besoin d’aide.
  2. Établissez un horaire fixe lorsque vous êtes en télétravail. Par exemple, travaillez du lundi au vendredi de 8 h 30 à 16 h 30. Ne prenez pas vos courriels en soirée et durant la fin de semaine.
  3. Lorsque vous n’aimez pas la façon dont une personne vous parle, dites-le-lui.
  4. Respectez vos priorités. N’acceptez que là où c’est nécessaire; vous pouvez viser moins que le maximum.
  5. Communiquez vos limites personnelles concernant la COVID-19 à votre famille et à vos amis.
  6. Établissez quels aspects de votre vie privée vous êtes à l’aise ou non de partager.
  7. Communiquez les conditions dans lesquelles vous êtes à l’aise qu’on vous touche, y compris à votre conjoint.

Établir nos limites dans une relation interpersonnelle 

« Avant d’établir vos limites, faites le point sur notre santé émotionnelle et physique », ajoute Katie Turner.

« Nul besoin de s’excuser ou de se justifier lorsqu’on établit nos limites. » L’important, c’est de le faire calmement et respectueusement.

Si vous redoutez un conflit, elle propose de commencer avec des gens en qui vous avez confiance. « Rappelez-vous que l’incapacité de certaines personnes à gérer les limites personnelles des autres n’est pas votre problème. Cela va dans les deux sens. Certaines personnes seront très en colère que vous leur communiquiez vos limites. Mais ce n’est pas une raison pour ne pas le faire. C’est précisément la raison pour laquelle c’est nécessaire. Cela démontre à quel point vos limites sont importantes. »

« Les limites personnelles révèlent qui possède une maturité émotionnelle et sait maîtriser ses émotions. Si une personne ne possède pas ces aptitudes, lui communiquer nos limites peut représenter un exercice délicat. Il est possible que la relation n’y survive pas. C’est tout à fait correct. Il est important de s’entourer de gens qui respectent notre droit d’établir nos limites personnelles. »

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